La cité d’Angkor étant un symbole de l’empire khmer et un témoin de la puissance de cet empire, il convient de faire une petite introspection dans l’histoire des Khmers pour mieux apprécier la cité d’Angkor.
Une domination de plus de 4 siècles
Du IXe siècle au XIIIe siècle, les Khmers ont étendu leur empire sur une zone qui comprenait l’actuel Cambodge, le Vietnam, la Thaïlande et une partie de la Birmanie ainsi que de la Malaisie. Un vaste empire dont tous les pays qui ont connu son influence ont conservé des traces, tant sur le plan architectural de certains vestiges que sur le plan religieux.
Les Khmers avaient donc une influence de premier ordre à l’époque, et sur de très vastes territoires, mais le plus imposant patrimoine qu’ils ont laissé derrière eux n’est nul autre que la cité archéologique d’Angkor, car cette dernière était une capitale économique et culturelle qui abritait à la fois les élites et le peuple. La très grande majorité des vestiges de l’empire khmer se concentre d’ailleurs à Angkor.
Angkor, la capitale de la mixité culturelle des Khmers
La cité reflète des mixités religieuses, caractéristiques des Khmers. En effet, ces derniers avaient avant tout des origines indiennes, mais le bouddhisme s’est progressivement installé à Angkor, puis s’est imposé naturellement au reste de l’empire, tout comme l’hindouisme et d’autres croyances dérivées de ces religions.
Cette mixité s’est infiltrée dans les murs de l’empire à travers des échanges commerciaux notamment, qui comme souvent dans l’histoire des peuples du monde, ont permis à différentes communautés et différentes civilisations de se côtoyer en paix, autour d’intérêts communs économiques. Ce qui a permis des échanges culturels fructueux, mais cela aura fini par avoir raison de l’empire.
L’apogée avant le déclin
Les historiens et chercheurs s’accordent pour la plupart à dire que c’est la monté du bouddhisme qui a conduit (en partie) au déclin de l’empire, car plus le nombre de croyants augmentait, moins le culte de dieu roi permettait de maintenir l’autorité des empereurs. Ces derniers perdaient donc du pouvoir au fil des générations.
C’est probablement pourquoi la plupart des monuments prestigieux de la cité d’Angkor ont été construits par son dernier empereur qui ce dernier voulait marquer son passage tout en pressentant un déclin. Rien de moins sûr cependant, car il n’existe pas beaucoup d’informations sur le déclin de l’empire khmer.
Les guerres de territoires et les conflits familiaux de la lignée impériale ont également et très certainement participé au déclin de l’empire, mais de toute évidence, ce sont plusieurs facteurs qui ont conduit à ce déclin.
La peste noire, apportée par les échanges commerciaux, pourrait elle aussi être une cause importante de la fin de l’empire. Quoi qu’il en soit, les Khmers auront tout de même régné en maitre pendant près de 4 siècles. La fin de leur empire a très certainement dû être brutale, car la cité d’Angkor, pourtant symbole de la grandeur de l’empire, a été complètement abandonnée et oubliée depuis le XIIIe siècle, date qui correspond à la fin de l’empire.
Entre terreur et merveille, les émotions lorsqu’on connait un peu l’histoire, sont double au moment où l’on visite Angkor.